La guidance parentale est de plus en plus évoquée… mais reste encore mal comprise.
Entre confusions avec la thérapie familiale, peur du jugement, ou attentes irréalistes, cette approche pourtant recommandée par la Haute Autorité de Santé (HAS) mérite qu’on l’éclaire. Voici 5 idées reçues fréquentes, et ce qu’il en est vraiment.
❌ Idée reçue n°1 : “La guidance parentale, c’est pour les parents en échec”
La réalité : c’est pour les parents qui veulent comprendre et ajuster.
La guidance parentale ne s’adresse pas à des “mauvais” parents. Il n’y a ni échec, ni faute, mais un besoin de soutien structuré dans une situation complexe.
C’est une démarche proactive : chercher de l’aide, c’est justement faire preuve de lucidité, de courage et d’engagement dans sa parentalité.
D’ailleurs, la HAS recommande la guidance parentale en première intention dans l’accompagnement du TDAH, avant même les traitements médicamenteux.
Ce n’est pas un dernier recours, mais un socle de prévention et d’apaisement.
❌ Idée reçue n°2 : “C’est une méthode toute faite qu’on applique à tout le monde”
La réalité : chaque guidance est unique.
Il n’existe pas une “bonne” manière d’éduquer, applicable à tous les enfants, toutes les familles, toutes les histoires. Une guidance parentale efficace est nécessairement personnalisée. Elle s’ajuste :
- aux particularités de l’enfant (TDAH, TSA, hypersensibilité, troubles du comportement…)
- à la dynamique familiale, au contexte, à vos valeurs
- à vos priorités du moment (épuisement parental, difficultés scolaires, crises à répétition…)
Dans ma pratique, je m’appuie sur des repères structurés (comme le programme Barkley), mais je les adapte toujours à votre réalité.
❌ Idée reçue n°3 : “Avec la guidance parentale, on va m’expliquer comment bien éduquer mon enfant”
La réalité : il ne s’agit pas d’un cours, mais d’un accompagnement co-construit.
La guidance parentale n’est pas une leçon de morale ou une série de conseils à appliquer. Elle part du principe que vous êtes expert de votre enfant. Mon rôle
n’est pas de vous corriger, mais de vous soutenir, vous informer et vous outiller pour que vous retrouviez de la clarté et des leviers d’action dans le quotidien.
Nous avançons ensemble, dans une posture d’écoute, de respect et de co-construction. Vous gardez toujours la main sur vos choix éducatifs.
❌ Idée reçue n°4 : “C’est juste pour les mamans”
La réalité : tous les adultes impliqués peuvent être concernés.
Même si les mères sont souvent les premières à consulter, la guidance parentale peut (et devrait idéalement) inclure les deux parents, les beaux-parents, ou toute
personne référente dans la vie de l’enfant. Lorsque cela est possible, cette co-participation renforce la cohérence éducative, diminue les tensions et permet à chacun de se sentir reconnu dans sa posture parentale.
❌ Idée reçue n°5 : “C’est une solution miracle pour calmer mon enfant”
La réalité : ce n’est pas magique, mais ça transforme la relation.
La guidance parentale ne promet pas une disparition instantanée des crises. Ce n’est pas un “truc” pour rendre l’enfant sage.
Mais elle permet :
- de mieux comprendre ce qui se joue dans les comportements difficiles
- d’identifier les besoins non exprimés
- d’ajuster l’environnement, le cadre, la communication
- et surtout, de renforcer le lien de confiance entre l’adulte et l’enfant
C’est ce changement de regard et de posture qui, progressivement, transforme le climat familial.
La guidance parentale en résumé
Une démarche humaine, professionnelle, et reconnue.
La guidance parentale, loin des clichés, est un soutien professionnel, respectueux et individualisé.
Elle s’adresse à toutes les familles qui souhaitent traverser une difficulté éducative avec des repères clairs et des outils concrets.
Reconnue par la Haute Autorité de Santé, elle fait partie intégrante des recommandations pour l’accompagnement des enfants avec TDAH, troubles du
comportement ou troubles du neurodéveloppement.
Demander une guidance parentale, ce n’est pas reconnaître un échec. C’est s’offrir un espace de respiration, pour mieux accompagner son enfant et se réancrer dans sa parentalité.